Chez Nous, le vestiaire minimaliste franco-tunisien

Aujourd’hui on vous fait voyager, en Paris et Tunis avec la marque responsable CHEZ NOUS. Camélia, la créatrice, s’inspire de ces racines tunisiennes pour proposer un vestiaire qui parle à tous. Des collections intemporelles, avec des pièces pour elle, lui, ou les deux. Des coupes modernes et élégantes, des matières confortables, des jeux de volume… Pour une silhouette pointue.

Découvrez notre entretien avec Camélia, qui nous parle de sa marque, de l’industrie de la mode, de ses racines tunisiennes, de son identité plurielle… Bref une petite dose de soleil, juste pour vous !

Bonjour Camélia, peux-tu te présenter ? Qui es-tu et que fais-tu dans la vie ?

Je suis Camélia Barbachi, j’ai 26 ans et je suis Fashion Designer. 

Tu as créé la marque Chez Nous. Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer ta propre marque de vêtements ?

Depuis petite, j’ai toujours voulu créer ma propre marque mais c’est la pandémie du covid19 qui m’a motivée à sauter le pas. Je venais de finaliser ma thèse de MBA sur les effets néfastes de la fast-fashion et en parallèle, je travaillais au HQ d’ASICS à Amsterdam en tant que Merchandiser pour la marque Onitsuka Tiger. La pandémie est arrivée et j’ai dû rentrer en France. Cette période d’introspection m’a donné envie d’agir, à mon échelle, pour une mode plus responsable mais aussi plus inclusive. C’est comme ça qu’est née CHEZ NOUS.

C’est toi qui fait tout de A à Z ?

Presque. C’est moi qui imagine chaque pièce dans les moindres détails: je dessine et prépare les dossiers techniques puis la confection a lieu dans mes ateliers partenaires en Tunisie et en France. 

Pourquoi le nom “Chez Nous” ? Qu’est-ce que cela signifie ?

A la base, l’expression vient de Tunisie. Les tunisiens appellent les bi-nationaux comme moi les “chez nous là-bas” parce que quand on rentre en Tunisie et qu’on évoque la France on a tendance à dire “chez nous là-bas” donc c’est la dénomination qui nous a été attribuée. J’ai choisi de me ré-approprier cette expression et célébrer cette identité plurielle. En plus, je trouvais qu’il y avait quelque chose de fédérateur, d’inclusif. J’aime l’idée que des personnes complètement différentes, dans le monde entier réfèrent à mes créations en disant “chez nous”, comme si on formait une grande famille et que le vêtement nous permettait de nous sentir comme à la maison où que l’on soit. 

Où sont fabriquées les pièces de la collection ?

La majorité des pièces sont (fièrement) fabriquées en Tunisie. Il était important pour moi de mettre en lumière mon héritage tunisien non seulement à travers l’univers de la marque mais aussi via une fabrication tunisienne. La Tunisie est connue pour son savoir-faire textile donc cela a été un choix très naturel. Je travaille aussi avec des ateliers d’insertion en France, notamment sur le best-seller, le “t-shirt TATAOUINE”. Cela permet d’avoir un impact social en France également. 

Ma pièce préférée, c’est le pantalon Zliz. Tu nous en parles ?

Excellent choix, c’est aussi la pièce que je porte le plus cette saison ! Comme toujours, je réfléchis d’abord à ce que j’ai envie de porter et j’ai donc pensé un pantalon extrêmement confortable avec une coupe oversized comme toujours: j’aime qu’il y ait beaucoup de matière et un grammage assez lourd. Cela permet d’avoir des pièces de qualité que l’on peut garder longtemps. Il s’agit ici d’une toile de coton biologique certifiée GOTS. Le fait qu’il n’y ait que des fibres naturelles permet d’avoir un côté très respirant malgré le grammage lourd du tissu.  Cette saison, j’ai opté pour une taille basse avec une boutonnière asymétrique, comme on porterait un baggy trop grand mais de façon plus élégante. Puis, le motif ZLIZ s’est imposé: “zliz” fait référence aux carreaux de céramique qu’on retrouve sur les habitations traditionnelles en Tunisie. 

Tu dis que tu n’as jamais vraiment pu t’identifier aux personnes mises en avant par l’industrie de la mode. Est-ce que tu vois des changements depuis quelques années, ou pas vraiment ?

On voit quelques évolutions ces dernières années mais rien de transcendant. Les représentations dans la mode sont, à mon sens, encore très normées. J’ai souvent l’impression qu’il s’agit davantage de “trends” plutôt que d’une vraie volonté d’avancer vers une mode plus inclusive mais je crois que les consommateurs ont le pouvoir de changer les choses et j’ai quand même l’impression que les mentalités commencent à évoluer avec les nouvelles générations donc je reste optimiste. 

On a beaucoup parlé d’artistes Nord-Africains la première fois qu’on s’est vues. Tu peux nous partager tes coups de cœur du moment ?

J’ai passé tout l’été à écouter le chanteur/rappeur tunisien “KTYB”: je trouve qu’il propose quelque chose de frais et nouveau en Afrique du Nord tant sur le plan musical qu’en termes d’identité visuelle. Ça me parle beaucoup. 

Des nouvelles choses à venir pour Chez Nous ?

Oui, à partir du 29 novembre et jusqu’ au 03 janvier 2024, CHEZ NOUS pose ses valises au 9 rue Commines dans le quartier du Haut Marais à Paris. L’occasion de proposer une nouvelle expérience à notre communauté, avec quelques surprises au programme.

Et je travaille sur une nouvelle collection qui arrivera quand elle sera prête, j’essaye de me détacher de la pression du calendrier de la mode. Donc stay tuned!

Notre magazine s’appelle L’Arrogante. Y-a-t-il une pièce de la collection « arrogante » et pourquoi ?

Je ne pense pas qu’il y ait de pièce arrogante au sens propre mais je vois le trench ZLIZ comme une belle étoffe qu’on arborerait fièrement aux couleurs de sa tribu. 

La marque est disponible directement sur l’eshop.

Suivez Chez Nous sur Instagram et rendez-vous au pop up store parisien jusqu’au 3 janvier 2024.

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