Baûbo : prendre enfin soin de sa vulve, de sa poitrine ou de ses fesses après l’amour

Il fallait y penser ! Bethsabée et Cécilia ont eu l’idée de créer des baumes biologiques, made in France et pour des zones trop souvent délaissées : la vulve, la poitrine et les fesses. Avant ou après l’amour, on oublie trop souvent de soigner ses parties sensibles, pour encore plus de confort et moins de désagrément. Alors même si le sujet peut faire sourire, il n’en est pas moins sérieux. Et quand c’est bien fait, testé et approuvé par mes soins (oui oui, je me donne pour mes interviews sur l’Arrogante), ça vaut le coup – allez, je vous épargne le jeu de mots. En tout cas, ces deux entrepreneuses nous donnent du plaisir à les lire, tout autant que dans nos vies. Leur projet est tout surprenant et innovant, et surtout leurs baumes sont efficaces.

Qu’est-ce que l’on demande de plus ? Ah oui, un(e) partenaire rapidement ! 

Hello Bethsabée et Cécilia, est-ce que vous pouvez vous présenter toutes les deux ?

Nous sommes deux amies de 34 ans. Cécilia est originaire de Lorraine, et moi de Paris. Cécilia était directrice commerciale avant et Bethsabée journaliste. Depuis, nous sommes entrepreneuses et fières de l’être !

Je me suis rendue compte qu’il n’existait aucun produit pour apaiser les femmes après l’amour.

Comment est né le concept de Baûbo ? 

Suite à une rencontre amoureuse… Je me suis rendue compte qu’il n’existait aucun produit pour apaiser les femmes après l’amour. Et franchement, ça m’a paru assez aberrant, surtout quand on connaît le nombre de produits qu’il existe pour les rapports sexuels ou l’hygiène intime. Cette fois, nous voulions faire un soin spécialement pour les femmes, les dorloter et penser uniquement à elles.

D’ailleurs ce nom, que signifie-t-il ?

Baûbo est une figure de la mythologie grecque. Elle est personnifiée en femme-vulve, avec des seins à la place des yeux. Quand Baubô rencontre Déméter,  la déesse de l’agriculture et des moissons, cette dernière est désespérée par la disparition de sa fille Perséphone. Déprimée, elle refuse toute nourriture et boisson, entraînant dans sa tristesse la sècheresse de tout le pays. Boute-en-train libre et pleine de sagesse, Baubô chuchote à l’oreille de Déméter, puis lève sa tunique d’un coup, dévoilant son sexe. Surprise, Déméter éclate de rire, puis accepte enfin de boire – et dans ce geste renaît avec elle le cycle des saisons. Baûbo, par sa parole grivoise (dont le secret ne sera jamais dévoilé…) sort la déesse de sa torpeur et restaure ainsi l’équilibre du monde. J’avais étudié cette figure à la fac, et elle m’avait beaucoup marquée. Quand j’en ai parlé avec Cécilia, elle a tout de suite adoré et voilà ! C’était adopté.

La vulve, ce n’est pas le vagin. La vulve, c’est ce qui se voit d’abord, l’aspect extérieur de notre sexe, et pourtant c’est un mot très peu utilisé au cours de nos quotidiens, et nos vies sexuelles.

Pourquoi avoir choisi de créer des baumes « vulve », « fesses », « seins » ? Est-ce que vous êtes les premières ?

Nous pensons en effet qu’il faut correctement nommer les choses pour briser les tabous. La vulve, ce n’est pas le vagin. La vulve, c’est ce qui se voit d’abord, l’aspect extérieur de notre sexe, et pourtant c’est un mot très peu utilisé au cours de nos quotidiens, et nos vies sexuelles. Certaines personnes, au départ de ce projet, trouvaient franchement bizarre qu’on l’utilise ! Alors que pour nous, c’est l’euphémisme qui est étrange. Appelons un chat, un chat ! Pour les « formes », c’est pareil : on a écrit « poitrine ventre fesses » parce que ça nous semblait le plus juste. Et en anglais, on s’est carrément amusées : boob, belly & booty ! Ça a fait son petit effet quand on a présenté la marque à Londres.

Et dans une démarche naturelle… Comment concevez-vous vos baumes ?

Le naturel et le bio était pour nous la base de ce projet, pas le but. Ça nous semblait évident de vouloir une formule transparente, honnête, efficace et sans cochonneries (pétrochimie et autres irritants), surtout pour ce genre d’endroits ! Quand on pense au scandale des produits dans les tampons, par exemple, c’est stupéfiant. Nos vulves sont le berceau du monde, et de notre plaisir. Elles méritent le plus grand soin ! Idem pour nos corps, et ensuite dans le baume multi-usage. Quand je suis devenue maman, j’ai tout de suite voulu créer le baume que je ne trouvais pas et qui pouvait convenir à tous types de peaux, de celle d’un nouveau-né jusqu’à la barbe de mon mec.

Êtes-vous féministes toutes les deux ? Quel est votre engagement ?

Bien sûr ! Féministe est un mot beaucoup plus simple et moins lourd qu’il n’y paraît : c’est l’égalité entre les sexes. C’est vouloir la liberté pour les femmes et les hommes, sans qu’elle soit défini par nos genres. Je ne crois pas avoir une aptitude innée pour la vaisselle, tout comme je ne pense pas qu’un homme soit une brute incapable de chialer quand il en a besoin. J’utilise ici des clichés, mais c’est justement ça que le féminisme essaie d’attaquer : ces clichés qui nous emprisonnent les unes et les autres. Pour moi, l’engagement est multiple. Dans notre entreprise en tant que jeunes femmes, on a tout de suite vu comment on voulait casser certains codes et travailler différemment. Et les obstacles n’ont pas manqué de se présenter ! Au quotidien, en plus de manifester et d’être très attachée à toutes les actions contre les féminicides, par exemple, je crois que le simple fait d’être dans une relation hétérosexuelle est déjà la moitié du combat ! Je plaisante, mais il y a un fond de vrai : ce n’est jamais évident d’être une femme parfaitement libre, surtout quand on devient mère. La culpabilité sociétale est très forte. Mais je crois qu’il ne faut rien lâcher ! On peut parfois se sentir bête de s’embrouiller pour des tâches ménagères, mais en réalité c’est la base. On se bat pour du temps à soi, absolument précieux.

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Comment travaillez-vous ce concept ? Quel rôle a chacune ? 

Disons que je m’occupe des concepts, formules, de la direction graphique, du contenu et de la communication. Cécilia s’occupe du côté business et de la concrétisation des projets : plan, financement, fournisseurs, contrats, colis… C’est aussi son engagement écologique à la base qui a mené Baûbo a être certifié écocert et B-corp. Après, on dialogue beaucoup. Je ne fais rien sans vraiment parler avec elle avant, et elle manage parfaitement mon esprit qui peut vite partir dans tous les sens !

Le packaging est sublime, qui l’a conçu ?

C’est moi ! Un ami, Yorgo, m’a offert le logo qu’on a tout de suite adoré, et une amie qui a une agence de graphisme et qui m’a aidée, car je n’ai pas de formation graphique. Mais elle a bien compris que j’avais une vision claire de ce que je voulais, et on a travaillé ensemble dessus. J’avais déjà les couleurs quand je l’ai contacté ; c’est elle qui a remarqué mon écriture, et qui l’a trouvé très graphique. Du coup, le nom des baumes et tout ce qui est en cursive sur les boîtes, je l’ai écris à la main ! Pour le reste, on voulait du papier brut, en ce sens qu’on voulait à tout pris éviter la pellicule plastique. Et ça s’ouvre en origami car on voulait un système qui évite la colle et autres produits chimiques.

Quels conseils pourriez-vous donner aux femmes pour prendre soin d’elles après l’amour ou au quotidien, pour ces zones souvent négligées ?

Alors, étant moi-même une vulve sensible, je peux conseiller… de faire attention, tout d’abord, au choix de sa lingerie. Les colorants de nos culottes peuvent avoir des effets désastreux, tout comme les matières hors coton et soie, qui font transpirer et n’aide pas cette zone. Ensuite, il faut faire pipi après l’amour, c’est impératif, ça dégage toutes les bactéries potentielles. Et enfin, se mettre du Baume de Baûbo au moindre inconfort – même si on n’a pas eu le temps de se doucher avant ! Aussi, un jour un médecin chinois m’a conseillé de rincer ma vulve à l’eau froide pour renforcer l’épiderme. Ça marche !

Comment va évoluer Baûbo ? 

C’est une bonne question ! On voudrait déjà que les femmes prennent conscience qu’elles n’ont pas besoin de ressentir des gênes ; qu’on peut y remédier ! Ensuite, on voudrait continuer à faire des essentiels propres et incontournables. Je pense à des baumes de maquillages, et autres, mais je ne veux pas en dire trop !

Quels sont vos projets ?

Nous préparons une petite surprise pour Noël sur notre e-shop, tout comme nous serons vendues au pop-up store de We Lov’East,  du 3 au 31 décembre au 67 rue Sedaine, dans le 11e à Paris. Nous préparons aussi un grand évènement pour le printemps, mais je ne veux pas encore trop en dire ! Ensuite, nous allons tenter dépasser encore plus les frontières. Après l’Angleterre et la Suisse, nous irons probablement faire un tour sur le marché américain.

Un mot à toutes celles qui vont lire cette interview ?

N’oubliez jamais que vous êtes puissantes et que vous méritez le meilleur. À découvrir sur www.baubo.fr ! Je vous remercie chaleureusement de m’avoir lue.

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