Acteur, devenu populaire avec la série Dix pour Cent, chanteur et aujourd’hui réalisateur de sa toute première série Les Saisons sur Arte, Nicolas Maury ne cesse de donner de la voix. Et pourtant, cette voix critiquée adolescent, porte haut et fort une vision amoureuse de la vie, dans le temps, des corps et des choix. Rencontre avec cette âme sensible du cinéma français.
Peux-tu me dire pour quelle série nous nous rencontrons aujourd’hui ?
Nicolas Maury : On se rencontre aujourd’hui pour Les Saisons. Ma première série.

Je vais être 100 % honnête. J’ai un coup de cœur pour pour cette série.
N.M : Merci beaucoup. Le cœur, c’est important, si tu as senti le cœur aussi de cette série, le cœur battant de mes interprètes et aussi de mon regard peut-être… Je suis obligé d’aimer beaucoup pour filmer. C’est pas aimer un peu. Je sais, mon boulot, c’est d’aimer beaucoup la personne.
Cette animalité-là, je suis très inspiré par mes chats.
Est-ce que tu peux me raconter, qu’est ce qui t’a donné envie de jouer et ensuite de réaliser ?
N.M : Ce qui m’a donné envie de jouer ? C’est bizarre, mais c’est le divorce de mes parents. J’ai eu besoin d’une cellule parce que mon petit monde s’effondrait dans ma petite maison. Et j’en ai eu besoin. Et c’est drôle parce que j’ai lu une biographie de Gena Rowlands, qui est une actrice que j’adore, ça m’a tellement troublé. Elle a eu le même parcours et moi c’était à onze ans et je ne sais pas, il y a eu un atelier de théâtre et c’est comme si j’avais trouvé ma maison, moi qui était si timide, qui m’enfermait dans ma chambre, qui voyageait dans ma chambre, j’ai trouvé dans cette position verticale devant les autres, j’ai trouvé bizarrement, une place. Et pourtant avec la voix que j’avais, il y avait quelque chose et en plus, je déteste être au milieu. Je déteste d’être au centre, mais c’est comme un chemin où je voyais le monde bizarrement sur une scène de théâtre.
Quand tu parles de ta voix, quel est le problème avec ? Elle est jolie cette voix…
N.M : Je crois qu’elle est jolie. Ça a été un problème parce que c’est un problème de l’adolescence. À l’époque, on me disait : « Oh la fille », comme si dire la fille, c’était une insulte. Mais cette voix, j’en suis assez fier parce que je crois qu’elle a une couleur et que surtout qu’au théâtre, je suis très différent. J’ai des voix.
On sent dans ton travail une animalité, un rapport aux corps primaire, sensible. Qu’est-ce qui t’inspire ? Tes chats ?
Nicolas Maury : Quand je regarde mes chats me regarder faire mes trucs sur Instagram, je me dis : « Mais ils doivent se dire, qu’est-ce qu’il fait ? Ils me jugent. Et j’adore regarder un chat regarder un chat qui regarde par la fenêtre. Je trouve que c’est très beau parce que je me dis qu’est-ce qui se passe dans sa tête ? Cette animalité-là, je suis très inspiré par mes chats. C’est con, mais ils ont une présence.
Les Saisons, disponible sur Arte jusqu’au 17 mars 2026.


Laisser un commentaire