Bliss Stories, c’est le premier podcast français qui parle de maternité avec un ton décomplexé, une voix sublime qu’est celle de Clémentine et surtout, qui ne s’adresse pas qu’aux mamans ! Et oui, je n’ai pas d’enfants, je ne suis pas enceinte et pourtant, j’adore Bliss. Les questions sont pertinentes, les rencontres surprenantes et Clémentine est particulièrement forte pour que l’on s’attache à ses interviewé(e)s. C’est joyeux, détendu et agréable à écouter. Le podcast à télécharger sans plus hésiter !
Clémentine a pris le temps de nous répondre alors que c’est une véritable slasheuse (podcasteuse et directrice de casting pour la télévision). Et on peut lui dire merci car grâce à Bliss Stories, on apprend beaucoup de choses sur l’accouchement, le questionnement à cette période de notre vie et comment l’ont vécu d’autres femmes. Alors pourquoi ne pas écouter l’un des épisodes tout en lisant cette interview ? Je vous glisse des épisodes en lien dans le texte.
Bonjour Clémentine, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Bonjour, alors dans l’ordre je suis la maman de Pablo et Thelma qui ont 7 et 5 ans, je suis directrice de casting pour la télévision, et comme je trouvais que mes journées n’étaient pas assez chargées, j’ai lancé Bliss Stories en avril dernier.
Aujourd’hui en 2019, les femmes arrivent encore en salle d’accouchement sans savoir précisément ce qu’il va se passer.
Pourquoi avoir créé Bliss, un podcast sur la grossesse et l’accouchement ?
J’ai décidé de lancer ce podcast d’abord pour répondre à une envie personnelle. La maternité est un sujet qui me passionne depuis toujours, donc j’aurais adoré écouter des témoignages comme ceux-là lorsque j’étais enceinte, et j’aurais adoré les faire écouter aux femmes de mon entourage pendant leurs grossesses. Je suis toujours hallucinée de voir à quel point l’information circule mal autour de ces sujets. Aujourd’hui en 2019, les femmes arrivent encore en salle d’accouchement sans savoir précisément ce qu’il va se passer. Il faut arrêter de se taire et libérer la parole des femmes autour de ces sujets.

Ton podcast est décomplexé : question peut-être naïve mais on a beaucoup de complexes à ce moment-là de notre vie ?
Ohlala oui ! On peut complexer de tellement de choses… De ne pas réussir à tomber enceinte aussi vite que ses copines, de se sentir malade comme jamais, de ne pas sentir sa « fibre maternelle », d’avoir peur de l’accouchement, de trouver son bébé moche à la naissance, de ne pas l’aimer immédiatement, de pleurer tous les jours alors qu’on devrait être heureuse, de ne pas réussir à allaiter, de se sentir une mauvaise mère… Bref, la liste est longue !
Qui intervient dans ton podcast ? Comment choisis-tu les interviewé(e)s ?
J’interviewe à la fois des femmes anonymes et d’autres très présentes voire influentes sur les réseaux sociaux. Mais à chaque fois, je les positionne de façon équitable. Elles sont toutes mères, avec les mêmes galères, les mêmes joies et les mêmes doutes. C’est ce mélange qui fait la force de ma communauté.
A ton avis, de quoi ne parle-t-on pas assez pendant la grossesse ? Pourquoi ?
Je trouve qu’on ne parle pas assez des différents scénarios que peut avoir l’accouchement et le post-partum. Or, quand on est un tout petit peu informée, on peut se préparer et donc être plus vigilante, mais aussi moins traumatisée dans certains cas. Une césarienne d’urgence est toujours difficile à encaisser mais si on sait que c’est une option, on peut se conditionner pour la vivre le mieux possible. Idem pour le post-partum et la violence de la chute d’hormones.
Qu’est-ce que le fait d’être maman a changé dans ta vie de femme ?
Ahhh vaste question ! À part avoir changé radicalement mes nuits et supprimé des heures de sommeil que je ne récupérerais jamais ? Disons que mes enfants ont fait de moi une femme accomplie. C’est un terme un peu galvaudé et pourtant, je n’envisageais tellement pas une vie sans enfant, que je me délecte tous les jours de leur présence, de leurs rires et de leur répartie. Ils sont évidemment indispensables à la construction de la femme que je suis devenue.
Quels sont les gros clichés sur la grossesse et l’accouchement à casser / effacer ?
Aujourd’hui, les femmes sont à la fois fascinées et pressurisées par l’imagerie des réseaux sociaux qui leur renvoie souvent des clichés de femmes qui gèrent grossesse, enfants et boulot, le tout dans des intérieurs dignes de magazines de déco. L’imagerie de la madone qui accouche naturellement et qui allaite dans des draps en lin, ça existe, mais ce n’est qu’un angle de vue. Les femmes sont puissantes et arrivent à gérer plein de choses, mais elles sont aussi humaines et faillibles, et c’est d’ailleurs l’acceptation de leurs faiblesses qui les rend touchantes.
Tu donnes aussi la parole aux hommes : est-ce qu’il y a aura plus de podcasts avec des papas ?
Oui sûrement, il y aura d’autres papas, et j’ai aussi envie de discuter avec des couples. Je trouve ça intéressant d’avoir tous les points de vue, ensemble et séparément.
Comment a évolué ton podcast ?
Au départ, c’était ce petit projet perso que j’ai imaginé toute seule dans mon coin et que j’ai façonné en espérant qu’il soit efficace pour informer un maximum de femmes. Aujourd’hui, je dois dire que je suis un peu dépassée par le phénomène, dû à la fois à l’explosion du Podcast en France et au fait que les femmes ont vraiment besoin de s’exprimer ! Mes audiences s’envolent à chaque épisode et je me retrouve souvent en tête de ma catégorie sur Itunes… Franchement, c’était inespéré, alors évidemment je savoure parce que c’est le résultat de beaucoup de travail et d’énergie.
Quels autres podcasts écoutes-tu, recommandes-tu ?
Je suis une grosse consommatrice de Podcasts, ils m’accompagnent au quotidien, et ont la vertu de transformer les embouteillages parisiens en moment de kiff et d’enrichissement personnel.
J’écoute des trucs très variés, mais j’ai une passion pour les histoires vraies comme « Les pieds sur terre » ou « True Story » et j’avoue avoir un petit faible pour les Podcasts de nanas. Pour en citer quelques-uns, j’adore la liberté de « A bientôt de te revoir », l’intimité de « Entre nos lèvres », le génie d’Anouck Perry, la délicatesse de « Pile » et l’intelligence de « La Poudre ». Et puis avant de me lancer moi-même dans le grand bain, j’ai trouvé beaucoup d’inspiration dans les histoires d’entreprenariat comme « Génération do it yourself ».
Tu peux me parler un peu de toi, au quotidien, que fais-tu ?
Je jongle entre plusieurs casquettes et je rêve d’avoir le don d’ubiquité ! Mes semaines sont des petits marathons ultra organisés car je suis 4 jours par semaines à mon bureau de directrice de casting, et le 5ejour est consacré à Bliss-Stories. Sans oublier du temps pour mon mec et mes enfants que j’ai besoin de voir suffisamment pour recharger mes batteries.
Comment se passe les enregistrements de tes émissions ?
Dans la majorité des cas, je me déplace chez les mamans que j’interviewe. On se retrouve chez elles autour d’un petit thé, dans leur cocon, du coup elles sont détendues et disposées à me raconter leur vie. Mais je pense qu’on pourrait aussi se voir dans un hall de gare, quand on parle grossesse et accouchement, la connexion entre femmes est immédiate. On passe au moins deux heures ensemble, pendant lesquelles je les guide sans leur imposer de questions trop journalistiques car je veux garder un maximum de spontanéité. Ensuite je m’attèle au montage pour livrer à mes auditrices un récit riche en informations et en émotions.
Dernière chose, quelle est ta plus grande fierté avec Bliss ?
Quand je lis les nombreux messages de remerciements que m’envoient mes auditrices, certains me font monter les larmes aux yeux parce que beaucoup de femmes sont très isolées dans leur histoire de maternité, et ces récits leurs ouvrent une fenêtre vers d’autres histoires semblables où elles piochent du réconfort et de la confiance. Au fur et à mesure des épisodes, cette communauté de femmes crée un cercle vertueux rempli d’une sororité bienveillante, et ça c’est très précieux, alors c’est de ça dont je suis la plus fière.
Retrouvez Clémentine et les épisodes de Bliss Stories sur son site, sur iTunes, Podtail, Soundcloud, PodMust, etc.